AccueilLe Musée de la céramique – Centre de créationHistoire de l’ancien village potier

Histoire de l’ancien village potier

Autrefois, une intense activité potière

Du 14e au début du 20e siècle, les potiers de Ger ont fabriqué en quantité industrielle des pots de grès de grande qualité destinés principalement à la conservation et au transport des aliments, tel que le célèbre beurre d’Isigny. Avec lui, les pots de Ger traversent l’Atlantique !

Les potiers de Ger se structurent en confrérie dès la fin du Moyen-Âge. Cette communauté, qui a compté jusqu’à une trentaine de villages potiers, s’organise sur le plan technique, commercial et social afin d’exploiter les ressources naturelles du Domfrontais et du Mortainais. Les potiers utilisent ainsi le bois de l’immense forêt de la Lande-Pourrie afin de cuire une argile locale exceptionnelle, donnant des pots parfaitement imperméables.

Aux côtés d’autres centres potiers du pays de Bray, du Bessin et du Cotentin (Néhou, Saussemesnil et Vindefontaine), les potiers de Ger développent une industrie rurale très active et très performante, permettant à une population importante de vivre jusqu’à la fin du XIXe siècle dans le Sud-Manche tout en développant son économie.

four Legrain à Ger

En 1840, dans les 21 ateliers de la commune de Ger, on dénombre plus de 700 ouvriers ! Objet banal du quotidien, les usages du pot, selon ses formes, sont multiples : conserver, cuisiner, manger et boire, bien sûr, mais aussi laver, soigner, éclairer, ranger… Concurrencés par de nouveaux matériaux (le métal puis le plastique), ces contenants très répandus laissent progressivement la place à des produits touristiques décoratifs au début du 20e siècle. La dernière cuisson du hameau du Placitre a lieu en 1919.

Paul Malherbe, ancien ouvrier de la poterie Dumaine, Ger 1953

Quand le village devient un musée

70 ans plus tard, en 1989, le Département de la Manche engage une politique d’acquisition foncière sur cet ancien site potier, témoin de l’intense activité préindustrielle qui existait dans le sud-Manche au 19e siècle. Après des recherches archéologiques, un programme de restauration des bâtiments et d’un des fours-tunnels est mis en œuvre. Une politique d’acquisition d’une collection de poteries traditionnelles des anciens sites potiers bas-normand est engagée. Cette démarche fortement soutenue par Pierre Aguiton, alors président du conseil général, et sa femme Francine, permet en 1997 l’ouverture du musée régional de la poterie. Le changement de son nom en « Musée de la céramique – Centre de création », en 2020, vient conforter le lien entre l’histoire, le patrimoine et une activité contemporaine, ce qui est assez rare pour un équipement patrimonial.

Le musée de la céramique fait partie du réseau des sites et musées gérés par le Département de la Manche.