Le tour à bâton de la famille Dumaine

En 2023, les descendants de la famille Dumaine ont contacté l’équipe du musée afin d’effectuer un don particulièrement intéressant.

Il s’agit d’un tour à bâton. L' »outil » que les anciens potiers de Ger ont utilisé pendant des siècles pour tourner leurs grands pots. Le tour était encore sur place, au hameau potier de la Basse-Louverie.

Ce tour est visible sur plusieurs photographies prises au début du XXe siècle dans cet atelier qui a fermé en 1926. Il a été encore utilisé par la suite par les anciens ouvriers. Un film de 1953 montre Alphonse Malherbe en démonstration lors de la fête communale de Ger.

La famille Dumaine

 » La famille Dumaine était l’une des vieilles familles potières de Ger, installée à la Basse-Louverie, à environ trois kilomètres du bourg, dès la fin du XVIIIe siècle. Louis, Victor, Émile Dumaine (né en 1875), fils de Victor Dumaine, frère de François Dumaine, est le dernier potier de cette fabrique et marchand d’engrais (1911 – potier jusqu’en 1926, date de sa mort).  » Extraits de la monographie écrite par Philippe Bernouis dans les années 1980

Cette fabrique faisait partie des hameaux potiers les plus importants de Ger. Vers 1840, la statistique industrielle notait l’existence de quatre bâtiments d’exploitation et d’un four à pots. Cela classait ainsi cette poterie parmi les quatre premières de Ger. En 1860, la poterie Dumaine utilisait encore 3 tours à bâton. Le chiffre d’affaires de la fabrique de Louis Dumaine était le plus important des poteries de Ger avec 12 000 F de produits, soit 60 000 kg de pièces.

Les tours à bâton

Ces instruments sont presque entièrement en bois. Ils étaient disposés sur des pivots fichés dans le sol de l’atelier. Le tourneur installait à côté de son tour un pot à barbotine et de petits outils en bois (estèques, tournassins) confectionnés par ses soins. Le potier pouvait modeler certaines pièces comme les tabatières de poche (touines en patois local). Il utilisait également le modelage pour réaliser des décors d’applique. Quelques moules en plâtre témoignent de l’emploi de ces techniques.

Conservation

Suite à son arrivée au musée, le tour à bâton, son axe et sa girelle ont subi un traitement par anoxie. Il s’agit d’une méthode de désinsectisation par privation d’oxygène. On enferme l’objet dans un emballage hermétique avec des sachets qui absorbent l’oxygène.

Le principe de l’anoxie s’applique à tous les types d’objets contenant des matières organiques comme le bois, la laine, le cuir ou la cellulose.